Résistance et devoir dans la poésie féminine après guerre
Περίληψη
Devoir et résistance dans la poésie féminine post-guerre. La création littéraire formée après la deuxième guerre mondiale, connue comme première (et deuxième) génération littéraire post-guerre intéresse toujours la critique littéraire. Une œuvre abondante, riche en symboles, créée dans un contexte culturel et politique particulier d’une Grèce en quête d’indépendance et de liberté et tout de suite d’une Grèce déçue ne peut que donner d’innombrables possibilités d’interprétation sur des thèmes dominants littéraires comme le devoir et la résistance. Un aperçu exhaustif de l’œuvre poétique de cette génération littéraire serait impossible, compte tenu de sa complexité. On a parmi les analyses poétiques des approches différentes, qui ont fixé leur objet d’étude dans l’imaginaire, l’esthétique littéraire, l’intertextualité etc. De l’autre côté l’accroissement remarquable du nombre de femmes de lettres dans la société grecque après la guerre laisse entrevoir que cette époque constitue un moment charnière dans l’histoire de la littérature des femmes et de sa place dans le champ littéraire. Cette émergence significative des écrivaines correspond par ailleurs au moment où les femmes font pour la première fois massivement leur entrée dans la sphère publique qui, de surcroît, paraît indissociable de leur participation à la résistance contre l’occupation nazie. Situées entre le devoir individuel et le devoir collectif, entre la politique et la littérature (l’action politique est un échec, l’écriture est un refuge), ou entre l’identité nationale et les mythes universels liés à leur identité sexuelle, les poétesses après la guerre suivent parfois des chemins originaux dans un univers poétique prédéfini. Nous avons taché d’en extraire des œuvres pertinentes, tant du point de vue de la place qu’elles et leurs auteures occupent dans le champ littéraire grec, que du point de vue de notre problématique. Enfin, si l’histoire nationale devient le théâtre d’une mythologie et d’une mémoire féminines dépositaires d’un passé collectif quelque peu « revisité » par l’imaginaire féminin, le devoir et la résistance sont aussi, à titre personnel, des espaces de la quête identitaire des écrivaines. En détruisant un ordre symbolique, la Résistance pour elles en appelle naturellement un autre : l’événement déclencheur qui conduit à l’écriture, elle oblige la poétesse à sortir de son rôle et à s’engager dans le présent. La résistance symbole, représentation abstraite, se confronte au réel et à l’image de celle. Entre le représentable et l’irreprésentable se crée un espace d’exploration de toutes les possibilités d’aborder l’image réelle. Les thèmes de la résistance et du devoir entretiennent avec la parole féminine un rapport particulier, intime et ambigu, tendu entre la sécheresse des mots d’ordre, l’emphase des harangues, les cris de douleur ou de victoire, l’abondance des récits de souvenirs patiemment tissés et l’aporie des silences qui les grèvent ou les bloquent. Tous les deux thèmes appellent la poésie, utilise l’écriture au féminin, passée par la parole des femmes. Ils ne sont pas qu’objet du discours, ils tendent aussi à le configurer d’une manière exemplaire dans l’histoire de la littérature grecque moderne.